L'histoire fascinante de la bijouterie: des origines antiques aux tendances modernes.

L'histoire fascinante de la bijouterie: des origines antiques aux tendances modernes.

L'histoire de la bijouterie 

 

Dans la culture, le bijou a toujours été un objet précieux. On en retrouve partout, c'est même l'une des premières créations de l'homme.

En effet, on retrouve des traces de port du bijou à l'ère de la préhistoire. C'est là qu'on été retrouvés les premiers bijoux : des perles en terre, des coquillages percés ou encore des os et de l’ivoire. Ils étaient portés le plus souvent comme apparats qui servaient à distinguer les hommes selon leur rang social ou leur statut conjugal.

Exemple de parure du paléolithique. Britishmuseum.org

Les mésopotamiens ont utilisé des techniques de bijouterie sophistiquées : les premiers bijoux étaient des colliers de perles creusées avec des outils pointus taillés à la main, des dents entaillées par des rainures, des rondelles sculptées dans l'omoplate d'un animal et gravées en surface, des pendentifs en forme de statuettes... Tout cela prouve leur degré de compétence technique et l'importance qu'ils accordaient aux détails.


En Égypte antique, les pharaons portaient des pectoraux, un ornement de poitrine. Bien plus qu'un simple bijou, c'était un symbole de pouvoir, de protection divine et même un statut religieux.

Pectoral. Sertissage cloisonné. tolika.fr

 

Des masques funéraires ont aussi été retrouvés. Ils étaient fabriqués selon le visage de la personne décédée et déposés sur sa momie afin de la protéger.

Par la suite, des diadèmes, des bracelets et des colliers incrustés de pierres précieuses ont directement été retrouvés dans les tombes des défunts afin de les accompagner dans l'au-delà.

L'or était présent partout : sur les bijoux, les tombes et les objets de décoration. Il représentait la chair du dieu soleil Rê. L'argent, quant à lui, était plus rare que l'or, et de ce fait, plus précieux. Il était associé à la lune et à la déesse Isis. Il symbolisait également les os des dieux.

La pierre de prédilection était le lapis-lazuli, l'une des premières pierres découvertes. Elle était beaucoup utilisée dans de nombreux bijoux comme les boucles d'oreilles, les colliers ou encore les amulettes...

Une des techniques utilisées, était le serti cloisonné : une technique qui consistait à tailler la pierre à la forme de l'emplacement désiré dans le métal ; c'était donc la pierre qui s'adaptait au bijou et non l'inverse. Cette technique a perduré pendant toute l’antiquité. On peut voir un exemple de ce serti sur l'image au-dessus.


La Grèce antique, quant à elle, nous apprend d'autres techniques comme le métal ciselé ou repoussé, où il est frappé/contraint avec un outil pour lui donner la forme souhaitée. Les bijoux deviennent extrêmement détaillés, s'inspirant beaucoup de la mythologie et de la nature, on retrouve également des ornements capillaires et des diadèmes.


C'est de la Rome antique que nous vient la tradition de l'échange de bagues en signe d'amour. Elles faisaient même office de contrat de mariage. Ces anneaux étaient généralement réalisés en fer et gravés.

 

Au Moyen Age les bijoux deviennent moins variés, ils adoptent tous (ou presque) une signification religieuse. Les bijoux étaient portés par une petite partie de la population : les nobles et le clergé, les travailleurs représentant 90% de la population. Les bijoux étaient ornés de croix, de main entrelacées, de cœurs, du symbole « memento mori » (« souviens-toi que tu vas mourir»).

La mode à cette période était de porter plusieurs bagues, plusieurs rangs de colliers, des broches, etc. Il fallait avoir le plus de bijoux.

Fibule de corsage, motif de mains entrelacées et détail sur le port de bagues

 

C'est aussi au Moyen Age que les seigneurs et les reines portaient des couronnes et des diadèmes, on voit alors une mise avant de différentes techniques comme :

  • la granulation qui consiste à souder de très petites billes de métal les unes au autres,
  • le filigrane où le principe est de créer des motifs avec des fils d'or très fins,
  • ou encore la taille et la mise en forme des pierres.


On découvre également l'émaillage : cette technique consiste à déposer de la poudre de silice (du verre) dans des petites alvéoles de métal soudées à une plaque de métal, le tout est passé au four à très haute température pour faire fondre la poudre et créer une couche fine et brillante.


Les métaux utilisés étaient bien entendu l'or et l'argent, très prisés, mais également le bronze, l'étain et le cuivre. Pour ce qui est des pierres, le rubis, le saphir et l'émeraude étaient très appréciés mais on travaillait également le verre, les os ou encore le bois et les cheveux.


Vient l'époque moderne :

Les camées de l'époque romaine reviennent à la mode. Ce sont des bijoux où la pierre a été sculptée à la surface pour représenter un profil, souvent de femme. Ils étaient portés en pendentifs ou en broches.

Camée en agate d'une Victoire. fabiandemontjoye.com

 

Cette période va beaucoup s'inspirer d’anciens styles de joaillerie tout en les retravaillant, en y ajoutant des arabesques, des motifs floraux...

Il y a également une remontée des motifs égyptiens : scarabées, pyramides, sphinx, dû à la découverte du tombeau de Toutânkhamon par Howard Carter en 1922.

L'or devient le métal noble par excellence et tout ce qui peut être orné de pierre l'est grâce à un large afflux de gemmes en Europe. On retrouve des bijoux sur toutes les robes et les corsages chez la noblesse.

Au 18e siècle, le « strass » est inventé. C'est un cristal composé de verre au plomb qui lui donne cette brillance. Plus le pourcentage de plomb est élevé (maximum 50%), plus le strass va être brillant. C'est un dérivé des pierres naturelles qui rendra les bijoux accessibles aux classes les moins fortunées.

 

Par la suite apparaît l'Art nouveau, période très courte, qui est un art inspiré de la nature et de la féminité.

Les artisans travaillent de grandes lignes courbes, des motifs floraux, des couleurs pastel, des représentations d'animaux et d'insectes comme la libellule, le papillon, le poisson et même animaux fantastiques.

Les joailliers.éres n'utilisent presque que les pierres fines décoratives et organiques comme la topaze, l’améthyste, l'agate, l'opale, l'ivoire, la corne, le verre... ils allient les gemmes et l'émail.

C'est une période où les créateurs peuvent laisser libre cours à leur imagination passionnée.

Le plus connu fut René Lalique qui s'inspire de l'art japonais et réalisera certaines des pièces les plus connues de ce courant.

Pendentif libellules René Lalique

 

Sarah Bernhardt est un symbole de l'art nouveau. Georges Fouquet réalisera pour elle un bracelet inspiré d'une affiche d'Alphonse Mucha représentant un serpent s'enroulant autour de son poignet jusqu'à la main.

Bracelet de Sarah Bernhardt par Georges Fouquet

 

C'est à l'époque contemporaine qu’apparaissent les premières maisons de joaillerie comme Mellerio, Cartier, Bulgari ou encore Chaumet. Elles ont contribué à mettre en avant la joaillerie et à renforcer le marché du luxe, à apporter une touche d’innovation ainsi qu'à renforcer les standards de qualité.


On parle beaucoup des grands maîtres joailliers mais jamais de joaillières, et pourtant elles étaient bien présentes ! Le problème c'est qu'elles n'avaient pas le droit d'être maîtres joaillières, sauf en cas de veuvage : une veuve pouvait reprendre l'atelier de son mari et continuer à le faire tourner, souvent avec l'aide des ouvriers déjà présents. Ces « veuves joaillières » étaient respectées et reconnues.


Parmi les femmes joaillières on retiendra Suzanne Belperron, une femme devenue une figure majeure de la joaillerie. Elle a révolutionné le style de la joaillerie moderne avec des formes sculpturales et audacieuses, sans jamais signer ses bijoux, elle disait : « Mon style est ma signature ».


Jeanne Toussaint est aussi une pionnière de la haute joaillerie; en effet, surnommée « La Panthère » elle est la directrice artistique de la maison Cartier à partir de 1933, c'est elle qui va créer la pièce emblématique, la fameuse Panthère de Cartier, rien que ça !


En 1940, la joaillerie française doit s’adapter en créant des bijoux aux motifs patriotiques mais aussi naturalistes avec des bouquets de fleurs en or. Ces ornements étaient plus portés pour la valeur de leurs pierres que pour leur caractère artistique.


A la fin de la guerre, on retrouve des bijoux plus sophistiqués avec une finesse extraordinaire. On découvre le platine, métal précieux de couleur blanche que l'on a pu retrouver chez les Incas pour de plus petits ornements. Ce métal est 30 fois plus rare que l'or mais plus difficile à travailler.


Avec l'art déco on découvre des formes plus sobres et géométriques. Les grands joailliers commencent à sertir des pierres carrées. La maison Van Cleef & Arpels crée le Serti Mystérieux, une innovation qui permet de mettre encore plus en valeur la pierre : celle-ci est taillée sur mesure et s'ajuste dans un rail de métal, rendant ce dernier invisible.

 

Après les années 1970, la bijouterie a connu plusieurs évolutions. Les années 80 et 90 ont vu l'émergence de nouveaux matériaux comme le titane et le plastique, ainsi que des designs plus audacieux.

Avec l'arrivée du numérique, les année 2000 ont apporté une révolution dans la vente en ligne et la personnalisation de bijoux.

Plus récemment, il y a aussi une tendance vers des bijoux éthiques et durables, avec un souci environnemental de plus en plus marqué.

 

L'histoire de la bijouterie est un voyage fascinant à travers les époques. J'ai pris un réel plaisir à me replonger dans mes anciens cours et mes livres pour écrire cet article.

J’espère qu'il vous aura passionné autant que moi.

Je vous invite à partager vos retour, vos témoignages et impressions. Restez connecter pour ne pas rater les prochains articles !


Retrouvez moi sur instagram, facebook et tiktok sous le nom de @latelier_margot_besson.

 

Broche profil de femme René Lalique

 

Retour au blog